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Caisses primaires d'Assurance Maladie

« Approfondissez et professionnalisez » l’action des DAM sur le médicament, en suivant les recommandations de l’IGAS (ciblage, clareté du message, reminder, fréquence des visites, suivi d'impact ...) !

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François PESTY
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Actualités - Dernières nouvelles - 2006 & 2007
 

« La réforme 2004 de l’Assurance maladie aura-t-elle réussi à modifier la prescription du médicament dans le champ conventionnel ? Eh bien NON ! Malgré les génériques et les baisses de prix, la sécu n’aura jamais autant dépensé pour le médicament ! »


 
 
18/12/2007 – Une enquête présentée par IPSOS Santé à l’occasion des rencontres de la Haute Autorité de Santé, révèle que les médecins jugent encore avec sévérité la qualité des informations qu’ils reçoivent sur le médicament de la part de la Cnamts / Assurance maladie !
 
Il s’agit d’une enquête d’opinion IPSOS Santé réalisée pour la HAS sur « L’environnement informationnel et le sentiment d’information des médecins généralistes sur le médicament », conduite auprès de 602 médecins généralistes. D'après la présentation faite par Mme Marion STEPHAN, Directrice Adjointe – Ipsos Santé, lors de la table ronde « Informations sur le médicament : quels besoins, quelles réponses ? », à l'occasion des rencontres de la HAS (18/12/2008).
 
Principaux enseignements sur la place de l’assurance maladie et de la Cnamts dans le dispositif d’information des MG sur le médicament :
 
60% des médecins interrogés considèrent comme secondaire ou pas du tout importante l’information sur le médicament en provenance de la Cnamts et de l’Assurance maladie.
 
A la question « quel est l’acteur le plus crédible pour communiquer sur le médicament ? », la Cnamts arrive en dernière position (1%), loin derrière l’Afssaps (34%), la HAS (27%), la FMC (16%), les sociétés savantes (10%) et même la visite médicale et les laboratoires pharmaceutiques (6%) !
 
A la question « quel est l’acteur le moins crédible pour communiquer sur le médicament ? », la Cnamts arrive en deuxième position (21%) derrière la visite médicale (49%).
 
La Cnamts et l’Assurance maladie récoltent la plus mauvaise opinion (plutôt mauvaise 39%, très mauvaise 5%) !
 
A noter que cette enquête objective chez les médecins généralistes des « insatisfactions informationnelles » importantes sur le médicament.
 
En effet, les principaux thèmes du médicament pour lesquels les médecins jugent qu’ils manquent d’information sont par ordre décroissant :

- Les études comparatives entre médicaments de même classe ;
- Le service médical rendu (SMR) / le niveau d'amélioration du service médical rendu (ASMR) ;
- Les effets secondaires indésirables et les interactions médicamenteuses ;
- Le prix ;
- Les alternatives thérapeutiques ;
 
Par ailleurs, l’information sur le médicament délivrée par la visite médicale, n'est jugée « complète » que par seulement 37% des médecins (tout à fait d’accord 7%, plutôt d’accord 30%), et « objective » par uniquement 27% (tout à fait d’accord 4%, plutôt d’accord 23%) [Encore que l'on puisse déjà considérer ces chiffres comme anormalement élevés, et reflétant l'existence d'un nombre relativement important de médecins suffisamment crédules et naïfs pour donner aveuglément leur confiance aux firmes pharmaceutiques] ;
 
C'est dire si les pouvoirs publics ont encore du pain sur la planche s’ils souhaitaient véritablement améliorer la complétude et l’objectivité de l’information des médecins sur le médicament, et en réduire ses biais…
 
Télécharger la présentation de Mme Marion STEPHAN, IPSOS Santé : /Documents/IPSOS_Santé_m._stephan_Rencontres_HAS_18-12-2007.pdf
 
 

 
14/12/2007 - Dans une interview au Quotidien du Médecin, Frédéric VAN ROEKEGHEM, Directeur de l’UNCAM, prétend avoir réalisé des économies de « maîtrise médicalisée » sur certains postes du médicament. Pourquoi donc ce nouveau mensonge d’Etat ? Que chercherait-on à nous cacher ?
 
Disons d’emblée comme nous l’avions déjà signalé ici même, que les objectifs conventionnels sur le médicament avaient toute chance d’être atteints sans le moindre effort, puisque fixés en montants remboursés, ils ne tenaient pas compte des baisses de prix décidées ultérieurement et de l’arrivée des génériques dans les mois suivants... Eh bien, même dans ces conditions ils n’auront pas été atteints. C’est dire si la visite médicale des laboratoires est efficace pour détourner le stylo des médecins et les amener à prescrire les nouveaux médicaments toujours plus coûteux (effet « structure » de l’évolution de dépenses), et si les actions menées par la caisse nationale ne pèsent pas lourd.
 
Depuis le début de l’actuelle convention fixant des objectifs nationaux sur l’évolution des dépenses de certains postes du médicament (antibiotiques, statines, IPP, IEC & Sartans, psychotropes, antiagrégants plaquettaires), il aura fallut attendre pas moins de 4 Lois de financement pour qu’enfin la dernière, PLFSS 2008 (1), règle ce problème technique. Mais, les objectifs conventionnels ayant déjà été établis pour 2008, ses premiers effets ne se produiront pas avant ... 2009 ! Le LEEM, syndicat des industriels du médicament, et la CSMF, syndicat médical majoritaire, pourront encore sabler ensemble le champagne...
 
Mais, examinons à présent d’un peu plus près les chiffres et les commentaires du directeur de la caisse nationale, pour les différents postes de dépenses pharmaceutiques :
 
1/ Les antibiotiques
 
Résultats prétendument obtenus : 30 millions d’euros d’économie « réalisée » pour un objectif de 40 millions ; FVRK : « Des efforts importants ont été réalisés sur la consommation d'antibiotiques : les résultats de la période hivernale 2006-2007 sont les meilleurs depuis 2003. Corrigée de l'effet épidémique, la consommation d'antibiotiques sur cette période a baissé de plus de 6 % »
 
Analyse : Tout d’abord relevons ensemble dans les propos du directeur de l’UNCAM, qu’il ne s’agit pas de « consommation » à proprement parler, mais plutôt de dépense (le premier terme faisant croire à tord que les volumes de prescription se seraient assagis). Ensuite, que signifie ce « corrigé de l’effet épidémique » ? Nous souhaiterions bien évidement connaître l’importance de la correction qui a été appliquée. En effet, si l’on observe les niveaux épidémiques, l’année 2006 (3ème plus faible épidémie des 24 dernières années) s’était caractérisée par 40% de cas de grippe en moins qu’en 2005, et 2007 (qui n’est pas encore terminé !) s’apparenterait plutôt à 2005 (voir les deux graphique ci-dessous, construits sur le site du réseau Sentinelle). Dès lors, a-t-on hardiment amputé les dépenses 2007 de quelques 40% pour nous faire croire à une baisse supérieure à 6%, alors qu’en réalité les dépenses d’antibiotiques seraient reparties gaillardement à la hausse ?
 
Par ailleurs, deux médicaments leaders de l’antibiothérapie, ORÉLOX®, Cefpodoxime, à lui seul 18,1 % de la base de remboursement en 2006 pour les antibiotiques (2), et ZITHROMAX®, azithromycine (4,7% de la base de remboursement), ont perdu leurs brevets cet été, leurs génériques coûtant quelques 42% moins cher à la Cnamts ! ORÉLOX® ayant également fait l’objet d’une baisse de 14% de son prix le 2 août 2007 (3). Or, il n’y a aucune correction d’appliquée pour tenir compte des baisses de prix et de l’arrivée de génériques. Ajoutons les baisses de prix des médicaments déjà dans le répertoire des génériques début 2006 (3), 17% en moyenne, qui ont été effectives à la fin du premier semestre 2006, dont le rendement aura été de six mois environ l’an passé, et qui auront marché à plein en 2007 ! Enfin, le KÉTEK®, télithromycine, extrêmement onéreux (5,8% de la base de remboursement, pour seulement 2,4% des dénombrements), et qui a failli créer une crise sanitaire (voir les décisions prises par la FDA, et l’EMEA, pour en limiter ses indications suites à de graves problèmes d’intolérance), a vu très logiquement ses prescriptions s’effondrer pour la plus grande satisfaction de notre caisse nationale ! Non vraiment, les chiffres avancés par la Direction de la Cnamts prêtent à caution.
 
Variations épidémiques grippales des dernières années en France (D’après le réseau Sentinelle), entre1984 et 2007,
 
 
Épidémies grippales 2005, 2006 et 2007 en France (D’après le réseau Sentinelle)
 
Le dossier de presse diffusé par la Cnamts, daté du 16 janvier 2008 n’apporte aucune précision méthodologique (voir l’article de Didier GUILLEMOT et son équipe, Institut Pasteur et Inserm) quant au calcul d’une prétendue « baisse cumulée de 17%, corrigée des pics épidémiques » de la consommation des antibiotiques dans notre pays entre 2002 et 2004. Ces imprécisions opportunes sont très surprenantes de la part de chercheurs dont la réputation n’est plus à faire, et il est fortement dommage que ces institutions de la recherche médicale aient associé leurs noms à une telle campagne de désinformation… Télécharger le dossier de presse de la Cnamts : /Documents/AM-DP_antibiotiques-16-01-2007.pdf
 
2/ Les « statines »
 
Résultats prétendument obtenus : 136 millions d’euros d’économie pour un objectif de 95 millions ; FVRK : « Autre point positif : nous avons réellement infléchi le rythme d'évolution de la consommation de statines. En 2003-2004, nous étions sur des taux d'évolution annuelle des volumes de statines supérieurs à 16 %, nous sommes à 3,4 % ».
 
Analyse : La pravastatine (ÉLISOR® et VASTEN®), molécule leader du marché des statines en 2004, et qui représentait encore 22,9% des dénombrements en 2005 (2) a été génériquée début juillet 2006 (3). Ses génériques ont été proposés à un prix 40% plus bas, avec une substitution dépassant 60% des prescriptions 3 à 4 mois seulement après la perte des brevets. Cet effet marche à plein en 2007 et sur quelques mois seulement en 2006. Il en est de même des baisses importantes de prix imposées par le gouvernement à toutes les formes de simvastatine (ZOCOR® et ses génériques) : 17% en moyenne entre février (princeps) et juin 2006 (3), à ÉLISOR® : -15% au 10 août 2006 (3), ainsi qu’au leader du marché dès 2005, le TAHOR® : 25% de baisse en 2006, en deux temps 10% au 1er juillet et 17,5% au 15 décembre 2006 (3). On le voit le rendement maximal de ces baisses et de l’arrivée des génériques de la pravastatine est obtenu en 2007, ce qui biaise considérablement l'évolution des dépenses et évidemment donc, toute interprétation !
 
3/ Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) :
 
Résultats prétendument obtenus : 21 millions d’euros d’économie pour un objectif de 20 millions ; FVRK : « La dynamique est également satisfaisante sur les IPP, poste sur lequel nous sommes exactement en ligne ».
 
Analyse : Même constat, on omet de nous signaler les baisses de prix de 13% pour l’oméprazole (MOPRAL® et génériques, 29.5% de la base de remboursement des IPP en 2006 (2)) au 1er juin 2006 (3), celles de 16% pour INEXIUM® au 20 décembre 2006 (21% de la base de remboursement en 2006 (2)), de 6 à 10% du LANZOR® et d’OGAST®, lansoprazole (19,3% de la base de remboursement 2006 (2)) en octobre 2006 (3), pour ne citer que les principales. Avec un impact plus de deux fois plus fort en 2007 (les baisses fonctionnant à plein) qu’en 2006 !
 
4/ Les IEC & sartans, les antiagrégants plaquettaires et les psychotropes :
 
Le directeur de l’UNCAM reconnaît lui-même être bien loin des objectifs qui avaient été fixés :
 
FVRK : « Nous avons un retard sur la bonne utilisation des antihypertenseurs car l'action a été lancée plus tardivement, et nous devons la consolider. Sur les antiagrégants plaquettaires, le ralentissement de consommation est notable, mais nous ne sommes pas encore complètement dans les clous. Le résultat sur les psychotropes n'a pas été atteint ; ce n'est pas un enjeu financier, mais c'est un enjeu de santé publique »
 
Sans commentaires !
 
Bref, la maîtrise médicalisée, la vraie, celle qui se traduit par des changements de comportement de prescription du médicament, n’est toujours pas palpable en 2007, pas plus qu’elle ne l’était en 2004, 2005 et 2006.
 
Pourtant, avec les caisses de la région Languedoc Roussillon, nous avions montré la voie de ce qu'il faudrait faire pour réussir dans ce domaine, comme le recommande l'IGAS dans son récent rapport (4).
 
La vraie question qui se pose alors, n’est pas de savoir pourquoi ne nous dit-on pas la vérité, mais plutôt :
 
QUE CACHE DONC L’ABSENCE DE VOLONTÉ POLITIQUE POUR METTRE EN ŒUVRE UNE ACTION EFFICACE, TELLE QUE LES VISITES DE DAM EN RÉGION LANGUEDOC ROUSSILLON (4) ?
 
Nos cotisations sociales serviraient-elles pour partie à blanchir l’argent sale du financement par l’industrie pharmaceutique de la vie politique française, avec la bonne complaisance de Dame Sécu ?
 
Combien de « Denis GAUTIER-SAUVAGNAC » dans l’industrie du médicament ? Quelle est la contribution de ce secteur très protégé par nos politiques, au financement des campagnes électorales ? (Tous partis confondus)
 
Quelle autre motif pourrait il être plus plausible que celui-ci, pour expliquer que l’on continue à tromper de la sorte les français, et à ne pas prendre les problèmes à bras le corps ?
 
Monsieur le Président SARKOZY, s’il vous plait, commencez donc par régler une bonne fois pour toute le problème majeur du financement des partis politiques dans notre pays, et après il sera peut être permis d’espérer !
 
 
François PESTY
 
(1) : Article 43 de la Loi de financement de la sécurité sociale 2008, alinéa III, modifiant le code de la sécurité sociale : « Art. L. 162-5-1-1. - Les engagements conventionnels sur les dépenses liées aux prescriptions sont exprimés en volume, indépendamment de toute évolution tarifaire ».
 
(2) D’après une étude personnelle déjà présentée (voir plus bas) et conduite à partir des données de l’assurance maladie (Fichier MEDIC’AM 2006)
 
(3) : D’après la base de données des médicaments et informations tarifaires de l’Assurance maladie (BdM_IT : http://www.codage.ext.cnamts.fr/codif/bdm_it/index_presentation.php?p_site=AMELI) ; en sachant que pour les médicaments déjà commercialisés, lors d’un changement de prix, les grossistes répartiteurs, les pharmacies d’officines ont trois mois pour « écouler » les stocks au prix antérieur, et les fabricants de génériques ont six mois...
 
(4) Rappelons que l’IGAS dans son rapport sur l’information des médecins généralistes sur le médicament, a recommandé à la Cnamts d’approfondir et de professionnaliser l’action des DAM sur le modèle des expérimentations pilotes menées en région Languedoc Roussillon.
 
Ci-dessous le tableau des résultats (projection début novembre) de maîtrise médicalisée pour 2007 (Source : Le Quotidien du Médecin)
 

Télécharger l’interview complète au Quotidien du Médecin (pdf) : /Documents/Quotimed_Interview_F_VAN_ROEKEGHEM_14-12-2007.pdf
 
Générez vous-même votre graphique sur le site Sentiweb (réseau Sentinelle) :
http://websenti.b3e.jussieu.fr/sentiweb/?rub=32
 

 
20/11/2007 – Les dépenses de médicaments flambent à nouveau (+6.2% en octobre 2007) – Mais la Cnamts dans son rapport annuel 2006, paru en novembre 2007, nous dit contrôler la situation…
 
Le dernier point de conjoncture de la Cnamts fait état d’une croissance des dépenses de produits de santé de +6.7% en octobre, +6,2% pour le médicament… Peut-on encore parler de maîtrise médicalisée ?
 
Télécharger le « point de conjoncture Cnamts du 20/11/2007 : http://www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/documents/cdp_201107_depsante.pdf
 
Dans le même temps, la Cnamts met en ligne son rapport annuel 2006, en voici quelques extraits :
 
« La mise en œuvre de la réforme de l’assurance maladie a permis le lancement de grands chantiers en 2005. Ils ont jeté les bases d’une amélioration durable de l’efficience de notre système de soins. L’année 2006 a renforcé ces fondations… La maîtrise médicalisée des dépenses de santé s’est étendue à de nouveaux thèmes… En 2006, les résultats ont été encourageants sur six postes de dépenses : antibiotiques, anxiolytiques et hypnotiques, affections de longue durée, arrêts de travail, statines, génériques et inhibiteurs de la pompe à protons. Les comportements ont continué à évoluer. Ce succès concrétise aussi les actions d’accompagnement des professionnels de santé par les délégués de l’Assurance Maladie et les praticiens-conseils… ». Ces propos introductifs sont ceux de M. Frédéric VAN ROEKEGHEM, Directeur général de la Cnamts et de l’Uncam.
 
S’en suit un dossier de … 2 pages (p11-12) : « Maîtrise médicalisée des dépenses de santé, le mouvement se poursuit et s’amplifie », avec notamment un couplet « Des résultats significatifs à conforter » et un tableau avec des chiffres « tous régimes », vraiment peu glorieux et encore qu’ils soient très largement surestimés, puisqu’ils sont essentiellement le fruit des baisses de prix, de l’arrivée de nouveaux génériques et d’un contexte d’épidémie grippale particulièrement favorable en 2006 ! Mais, après 3 ans de « vie conventionnelle » heureusement les choses pourraient enfin changer avec l’article 43 du PLFSS 2008 modifiant le Code de la sécurité sociale : « Les engagements conventionnels sur les dépenses liées aux prescriptions sont exprimés en volume, indépendamment de toute évolution tarifaire ». Mais comment n’y avait-on pas pensé avant ?
 
 
A noter que nous attendons toujours la publication par la caisse nationale des premiers résultats de la visite médicalisée 2007 des DAM « façon » Cnamts sur le médicament, dont les inspecteurs de l’IGAS nous disaient dans leur rapport qu’ils seraient publiés en septembre…
 
Lire aussi le billet « croustillant » de M. Claude FRÉMONT sur la « langue de bois » : http://www.claude-fremont.fr/?cat=3
 
 

 
09/11/2007 – Le rapport IGAS a fait couler beaucoup d’encre cette semaine (voir l'actualité précédente) – Néanmoins, la presse épargne très largement la Cnamts en se faisant assez peu l’écho des recommandations de l’IGAS sur son rôle et l’action de ses DAM sur le médicament, pas plus que du « modèle » de la CPAM de l’Aude et des expériences pilotes en Languedoc Roussillon, dont elle devrait prendre de la graine ! « Réduire le bruit promotionnel » des labos, n’aurait aucun sens si ce n’était pour « laisser un espace aux messages de l’autorité publique »… Alors, pourquoi diable autant de sollicitude ?
 
Seuls la Lettre annuaire-secu.com, le FORMINDEPdans un communiqué, et L’Express, et Challenges, à qui nous adresserons un bon point, en ont parlé.
 
A noter, un résumé particulièrement complet par iH, avec reprise in extenso des 19 recommandations, et une toute première réaction publique de notre Ministre de la Santé dans Ouest France.
 
REVUE DE PRESSE (sur Internet)
 
Challenges (13/12/2007), « Haro sur l’information des médecins généralistes », Sabine Syfuss-Arnaud : http://www.challenges.fr/actualites/business/20071213.CHA4803/haro_sur_linformation_des_medecins_generalistes_par_sab.html
 
France Inter (09/11/2007), « L'IGAS souhaite un "désarmement commercial" de l'industrie pharmaceutique », Emission : Le journal de l’économie, Bernard Maris : http://www.radiofrance.fr/franceinter/chro/journaldeleconomie/ et sur le site de Marianne : http://www.marianne2.fr/Les-labos-creusent-le-trou-de-la-secu_a80851.html
 
Formindep(08/11/2007), Communiqué de presse, « Le rapport de l’IGAS sur l’information des généralistes sur le médicament », Dr Philippe Foucras : http://www.formindep.org/spip.php?article142
 
Ouest France (08//11/2007), « Les labos influencent trop les médecins », François Vercelletto : http://www.ouest-france.fr/Les-labos-influencent-trop-les-medecins/re/economieDet/actu_3634-463886-----_actu.html
 
Le Quotidien du Médecin (08/11/2007) « Le rapport de l’IGAS sur l’information des médecins - Christian Lajoux (LEEM) dénonce un procès en sorcellerie », Henri de Saint Roman : http://www.espacegeneraliste.info/Revue-de-presse-du-08-novembre
 
Le Bien Public (08/11/2007), « Suite à un rapport de l'IGAS : Trop de « visites médicales » pour les médecins ? », Nicolas Rouillard : http://www.bienpublic.com/actu/faitsdiv/20071108.BPA0217.html
 
Le Point (08/11/2007), « Laboratoires pharmaceutiques - Médecins sous influence », Jean-Michel Decugis, Christophe Labbé et Olivia Recasens : http://www.lepoint.fr/content/societe/article?id=209114
 
Impact Médecine (08/11/2007), « L'Igas veut réduire les dépenses de promotion des laboratoires », Anne Prigent : http://www.impactmedecine.fr/index.php?display=article&rubId=&articleId=12922
 
Le Blog du Petit Docteur (07/11/2007), « 25.000 euros de promo par an et par médecin ! », Guillaume Lardechois : http://leblogdupetitdocteur.blogspirit.com/archive/2007/11/07/25-000-euros-par-an-de-promo-par-an-et-par-medecin.html
 
20 minutes.fr (07/11/2007) « Des prescriptions pour la bonne santé... des industries pharmaceutiques » , A.B. : http://www.20minutes.fr/article/192759/Economie-Des-prescriptions-pour-la-bonne-sante-des-industries-pharmaceutiques.php
 
France Info (06/11/2007), « Les visiteurs médicaux épinglés par l’Igas », Entretien de Pierre-Louis Bras, Inspecteur IGAS avec Bruno Rougier et interview du Dr Marie-Laure Albi, Vice-présidente MG France : http://www.franceinfo.fr/spip.php?article33735&theme=9&sous_theme=12#
 
Europe 1 (06/11/2007), « Santé : les visiteurs médicaux pas toujours de bon conseil », Anne Legall + interview : Dr Jean-Paul HAMON, Président de FMF-G :
http://www.europe1.fr/informations/articles/760539/sante--les-visiteurs-medicaux-pas-toujours-de-bon-conseil.html
 
Actualités News Environnement (06/11/2007), « Visiteurs médicaux et médecins généralistes, information biaisée sur le médicament ? », Sandra Besson : http://www.actualites-news-environnement.com/12837-Visiteurs-medicaux-medecins-generalistes-medicament.html
 
Le Figaro (06/11/2007), « Les visiteurs médicaux épinglés par l'Igas », Jean-Michel Bader : http://www.lefigaro.fr/sciences/20071106.FIG000000013_les_visiteurs_medicaux_epingles_par_l_igas.html
 
Libération (06/11/2007), « Les docteurs harcelés par les labos - Médecine. Un rapport prône un «désarmement commercial» de l’industrie pharmaceutique. Eric Favereau : http://www.liberation.fr/actualite/societe/289447.FR.php
 
Destination Santé (06/11/2007), « L’industrie pharmaceutique dénonce le rapport de l’IGAS sur la publicité », Dépêche : http://www.destinationsante.com/fr_depeche.php?id_rubrique=231&id_article=23425&cat=1
 
iH – Information Hospitalière (06/11/2007), « L'information des médecins généralistes sur le médicament - Les visiteurs médicaux dans le collimateur... », : http://www.informationhospitaliere.com/voirDepeche.php?id=10685
 
Challenges (06/11/2007), « Médicaments : les entreprises critiquent le rapport de l'Igas » : http://www.challenges.fr/actualites/business/20071106.CHA2904/medicaments__les_entreprises_critiquent_le_rapport_de_l.html
 
L’Express (05/11/2007), « La Sécu et les labos, c'est David contre Goliath » Interview de François Pesty par Thomas Bronnec : http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=461150
 
Le Monde (05/11/2007), « Coût des médicaments : la France des records », Sandrine Blanchard et Michel Delberghe : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-974675,0.html
 
Les Echos (05/11/2007), « Médicaments : l'Igas pour une réduction de moitié des dépenses de promotion des labos », Etienne Lefebvre : http://www.lesechos.fr/info/sante/4644194.htm
 
Egora.fr (05/11/2007), « Information sur le médicament : l´Igas démonte, le Leem contre attaque », Gaelle Desgrées du Lou : http://www.egora.fr/commun/script/winbreve.asp?newsid=45119
 
Viva (05/11/2007), « Le poids des labos dans la dépense en médicaments », Didier Berneau : http://www.viva.presse.fr/Le-poids-des-labos-dans-la-depense.html
 
Le LEEM (les entreprises du médicament) (05/11/2007), « Position des Entreprises du Médicament (Leem) à propos du rapport IGAS sur l'information des médecins généralistes » : http://www.leem.org/htm-media/article/article.asp?id_article=1045
 
La Lettre annuaire-secu.com (04/11/2007), « L'information des médecins généralistes sur le médicament. Rapport IGAS », Gérard Bieth : http://www.annuaire-secu.com/html/news273.html#15
 
Le Monde (03/11/2007), « Médicaments : un rapport dénonce la "course aux armements" promotionnelle », Yves Mamou : http://archives.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-973879@51-968475,0.html
 
 


 

31/10/2007 – L'IGAS recommande à la Cnamts de calquer l’action des DAM sur le modèle de la CPAM de l’Aude. Le rapport accablant, relatif à « l’information des médecins généralistes sur le médicament », livré depuis deux mois aux ministres par l’inspection générale des affaires sociales, enfin rendu public.

 

Après deux mois de tergiversation, ce volumineux rapport, détaillé et complet, extrêmement riche d’enseignements, qui a mobilisé pendant des mois 4 inspecteurs, Pierre-Louis BRAS, Pierre RICORDEAU, Bernadette ROUSSILLE, et Valérie SAINTOYANT, est enfin accessible au commun des mortels sur le site de la documentation française.

 

L’Inspection a exploré à la fois l’information faite par les firmes pharmaceutiques, mais aussi celle délivrée sur le médicament par les principaux acteurs publics, l’Afssaps, la HAS et la Cnamts.

 

Le rapport rend très bien compte de la complexité de la tâche du médecin dans ses choix décisionnels thérapeutiques, et du peu de soutien que lui apportent aujourd’hui les pouvoirs publics pour contrebalancer l’effet de la promotion des industriels. Lesquels n’hésitent pas à dépenser quelques 25.000 euros par médecin, principalement en visite médicale, soit 39% du revenu annuel net moyen d’un médecin généraliste s’indignent-ils !

 

« Approfondir et professionnaliser la démarche de la Cnamts ». Pour cela l’Inspection propose 3 recommandations relatives à l’action des DAM :

  • Inscrire explicitement l’information sur le médicament dans les missions de la Cnamts (Reco N°13). Le texte législatif pourrait s’inspirer de la convention d’objectif et de gestion (COG) entre l’Etat et la Cnamts : « La Cnamts favorise la diffusion des référentiels, recommandations et avis de la HAS, notamment par l’intermédiaire des entretiens confraternels initiés par les médecins conseils ou des visites régulières des délégués de l’assurance maladie. En collaboration avec la HAS elle développe des outils favorisant l’accès et la lisibilité des recommandations de bonne pratique aux professionnels de santé. L’assurance maladie agira pour la promotion d’une information indépendante sur les indications médicales des produits de santé » ;

  • Poursuivre dans la voie engagée en 2007 d’un réseau médicalisé de DAM et, après avoir conforté les garanties de qualité (avec la HAS), développer des spécialisations au sein du réseau, structurer une organisation régionale, accentuer l’utilisation des techniques dont l’efficacité est démontrée (ciblage, intensité de la visite, adaptation du message...) (Reco N° 14). Et les inspecteurs d’enfoncer le clou : « La Cnamts doit pouvoir utiliser les techniques les plus efficaces y compris en tirant les leçons de l’expérience de la visite médicale (ciblage, clarté des messages, utilisation d’une argumentation scientifique, reminders, répétitivité), dès lors que la qualité des messages est garantie et la déontologie des médecins respectée... Une plus grande spécialisation par bloc pathologique ou par appareil sera nécessaire. Au niveau national, le support scientifique devra se développer autour de cette spécialisation pour assumer la veille scientifique et le suivi des pratiques de prescription... Au niveau local, une spécialisation des DAM eux-mêmes sera indispensable à la fois pour approfondir leur formation scientifique et pour diversifier les contacts du réseau DAM avec les médecins (qui verraient donc plusieurs DAM). Sauf exception, cette spécialisation des DAM ne peut se réaliser dans le cadre des CPAM. Elle suppose une régionalisation accrue du dispositif » ;

  • Accroître la productivité du réseau et développer des analyses d’impact et d’efficience pour son pilotage (Reco N° 15). A ce sujet, l’Inspection fait remarquer la nécessité « d’une évaluation de la productivité du réseau des DAM qui semble aujourd’hui assez faible ». La réflexion doit aussi porter sur « l’efficience relative des différents outils à disposition de la Cnamts en fonction des objectifs et des thèmes fixés ».

 

 

Ces préconisations des inspecteurs se fondent sur une comparaison pied à pied entre deux approches radicalement différentes. D’une part, la visite institutionnelle des DAM pilotée par la Cnamts, et d’autre part les expériences « pilotes » conduites en régions Centre et surtout Languedoc Roussillon, principalement avec la CPAM de l’Aude. Morceaux choisis :

 

« Ils (les DAM) transmettent au médecins des profils de prescription qui permettent une comparaison avec leurs confrères. Ils lui rappellent également les recommandations de bonne pratique dans le cadre de campagnes ciblées. La Cnamts considère en revanche que les DAM ne doivent pas apporter d’information sur les médicaments eux-mêmes (études cliniques, actualités scientifiques, comparaison des molécules). Certaines caisses comme la CPAM de l’Aude sont néanmoins allées à la limite de cette contrainte... Cette évolution vers une médicalisation et une intensification, fondée sur les expériences menées dans certaines régions (Languedoc-Roussillon et Centre), permet de renforcer la part du médicament dans les visites DAM. Elle a surtout pour objectif de renforcer l’impact du dispositif sur les pratiques médicales et donc d’accentuer la contribution de l’outil à la maîtrise médicalisée des dépenses... Il n’existe néanmoins pas à ce jour d’évaluation globale et nationale de l’efficacité réelle de ce dispositif... En attendant, seules les évaluations menées dans les régions Languedoc-Roussillon et Centre mesurent l’impact spécifique des DAM. Ces études ont montré une efficacité certaine du dispositif en particulier pour les actions menées sur les antibiotiques. Ainsi, après l’action antibiotiques de la CPAM de l’Aude, le pourcentage des prescriptions d’amoxicilline dans le total des prescriptions d’antibiotiques serait passé de 24 à 37%, alors qu’il restait stable dans les autres départements de la région sur la même période...

 

... Mais le dispositif des DAM dans l’Aude est organisé sur mode plus intensif que dans les autres caisses primaires et ne peut sans doute pas être considéré comme représentatif de l’ensemble. La CPAM de l’Aude est en effet allée beaucoup plus loin que le dispositif national dans l’approche marketing, en s’inspirant plus fortement de l’expérience des visiteurs médicaux : clarté du message, argumentaire avant tout scientifique destiné à convaincre le médecin, remis de visite très travaillé sur la forme, reminder, profil d’activité du médecin mis à jour de manière très réactive, fréquence des visites sur le même thème avec renouvellement de l’information apportée, fort ciblage des médecins. »

 

L'annexe N° 19 du rapport « Les délégués de l’Assurance maladie » détaille encore davantage ces différences, avec notamment un encadré « L’expérience menée à la CPAM de l’Aude », pages 211-214 ; A lire pour approfondir le sujet...

 

Télécharger le rapport de l’IGAS : /Documents/IGAS_Rapport_Information_MG_médicament-10-2007.pdf

 

 


 
19/10/2007 – La Cnamts toujours excellente dans « le constat », mais nettement moins bonne dans « l’action » : Une étude (une de plus) comparant les dépenses de médicaments en Europe, place la France très loin devant les autres pays – Mon témoignage « citoyen » sur l’action des DAM
 
Selon une étude présentée par la Cnamts, avec 130 € dépensés par habitant en France, en médicaments appartenant aux 9 classes les plus coûteuses*, nous sommes de très loin les plus dispendieux (33% plus dépensiers qu’en Italie, 34% de plus qu’au Royaume Uni, 51% plus haut que l’Espagne, et 65% moins regardant à la dépense qu’en Allemagne !).
 
La Cnamts est toujours très forte dans le « constat », mais hélas, bien moins bonne dans l’action.
 
Tout cela est probablement « voulu » par nos politiques, en témoigne cet « aveu » fait le 26/09/2007 par M. Bertrand FRAGONARD, Président du Haut Conseil Pour l’Avenir de l’Assurance Maladie :
 
« On pourrait également imaginer de modifier les conditions de remboursement de médicaments relevant d’une même classe thérapeutique, par exemple sur le modèle allemand, mais le gouvernement a exclu d’adopter cette méthode lors de la réunion du Conseil stratégique des industries de santé (CSIS) en février 2007, car il l’a jugée trop brutale pour un secteur industriel dont il souhaite soutenir le développement ».
 
Par la même occasion, nos politiques auraient-ils également « bradé » l’action des DAM à l’hôtel du CSIS ?
 
A noter que curieusement, le communiqué commun aux ministères de la santé et de l’industrie, ne reprend pas cette décision et se contente d’un laconique : « En matière de redressement des comptes sociaux, l’Etat et les industriels réaffirment leur conviction qu’il va de pair avec l’attractivité de la France. Le CSIS deviendra donc également un lieu de dialogue pour une meilleure lisibilité, pour faciliter l'accès des patients aux produits de santé et pour s'assurer du respect de la propriété intellectuelle ».
 
Courage ou habileté politique ?
 
Mon témoignage « citoyen », ma lettre aux députés et sénateurs des commissions de affaires sociales et des finances (chargées d’examiner le Projet de Loi de financement de la sécurité sociale pour 2008) : /Documents/Lettre_aux_députés_et_sénateurs_17-10-2007.pdf
 
Mon communiqué de presse « A l’heure des « franchises médicales » et du trou abyssal de la sécu, savez-vous que la Cnamts refuse aux caisses d’appliquer les solutions gagnantes expérimentées en Languedoc Roussillon ? Quand la visite des DAM est rendue « inopérante » par la Cnamts ! » : /Documents/PUPPEM - Communiqué de presse-8.pdf
 
 
Télécharger le compte rendu de l’audition de M. Bertrand FRAGONARD (extrait en page 7) :/Documents/CACFS_AN_Auditions_B_Fragonard_HCAAM-26-09-200.pdf
 
Pour télécharger le communiqué commun des ministère santé et industrie, suite à la réunion du CSIS du 05/02/2007 : /Documents/Communiqué_commun_Ministère_santé_industrie_CSIS_05_02_2007.pdf
 
(*) : Antidiabétiques oraux ; antibiotiques oraux ; anti-asthmatiques ; hypocholestérolémiants ; anti-hypertenseurs ; antidépresseurs ; tranquillisants ; inhibiteurs de la pompe à protons ; antalgiques non narcotiques
 
 

 
10/10/2007 Le pourcentage de prescription « pravastatine ou simvastatine », érigé en indicateur de performance par le NHS, la Sécurité Sociale anglaise
 
Le gouvernement britannique vient de faire une conférence de presse sur les économies réalisées par le NHS (leur Assurance maladie), notamment en ayant incité les médecins anglais à basculer leurs prescriptions de statines coûteuses et récentes vers les génériques de la pravastatine et de la simvastatine.
 
Une diffusion « grand public » des résultats obtenus par cette action (qui on s’en doute, n’aura pas été du goût des firmes pharmaceutiques), détaillés presque canton par canton, est accessible à tout un chacun sur Internet à partir d’un moteur de recherche !
 
Sur un total de 363 millions de Livres Sterling d’économie, l’action menée par le gouvernement anglais (en s’appuyant faut-il le rappeler sur des guidelines du NICE, équivalent à notre Haute Autorité de Santé qui prend en compte le prix des médicaments dans ses recommandation, contrairement à ce qui est fait chez nous) sur les statines représente 77 millions (21%).
 
Un moteur de recherche : http://www.productivity.nhs.uk/ permet aux citoyens de sa majesté de calculer région par région, district par district, les gains obtenus indicateur par indicateur.
 
Pour les statines : Les médecins anglais prescrivent entre 60 et 80% la pravastatine ou la simvastatine.
 
Pour rappel en France, à partir des données MEDIC’AM 2006, le pourcentage de prescription de pravastatine et de simvastatine ne dépasse pas 50% (49.5% exactement : en millions de dénombrements, les remboursements de patients par le régime général de l’Assurance maladie auront été en 2006 : atorvastatine = 11,695 ; pravastatine = 9,994 ; simvastatine = 7,558 ; rosuvastatine = 3,642 ; fluvastatine = 2,578)
 
Pour récupérer ces informations, il vous suffit de sélectionner la région dans la liste déroulante « Select Strategic Health Authority (SHA) or Foundation Trusts » et l’indicateur « increasing low cost statins prescribing » au niveau de la liste déroulante correspondant à l’item « Select Primary Care Trust (PCT) indicator: »
 
A noter : des coûts de traitement beaucoup plus élevés dans notre pays, notamment pour les génériques (Tout à fait inexplicable) – voir le tableau ci-dessous. Les multiples de coût en sont encore plus impressionnants au Royaume Uni (Ex : la pravastatine à 10mg est 24 fois moins chère que le CRESTOR à 40mg en angleterre, mais plus de 4 fois moins chère qu'en France !).
 
Coûts comparés en Angleterre et en France pour un traitement de 28 jours :
 
Statine / Dose

Prix en Angleterre

Livres Sterling

Prix en Angleterre

Euros

Prix en France

Euros

Atorvastatine 10mg£18,0326,62 € 18,87 €
Atorvastatine 80mg£28,2141,65 € 43,16 €
Pravastatine10mg£1,251,85 € 7,55 €
Pravastatine 20mg£2,493,68 € 14,57 €
Pravastatine 40mg£4,576,75 € 26,93 €
Simvastatine10mg£1,892,79 €8,28 €
Simvastatine 20mg(*)£1,682,48 € 16,03 €
Simvastatine 40mg(*)£2,914,30 € 27,25 €
Simvastatine 80mg£26,4239,01 € ND
rosuvastatine 5mg£18,0326,62 € 18,87 €
rosuvastatine 10mg£18,0326,62 € 27,45 €
rosuvastatine 20mg£26,0238,42 € 41,46 €
rosuvastatine 40mg£29,6943,84 € NC
fluvastatine 20mg£13,9920,66 € 16,46 €
fluvastatine 80mg£17,6025,99 €30,90 €

 
NC : Non commercialisé - Change : 1 Livre sterling = 1,47645 Euros (12/10/2007)
(*) : Discovery Pharma d'après : http://www.drugtariff.com
 

Télécharger le tableau de bord de LONDRES : /Documents/NHS_Increasing_low_cost_statins_London.pdf
 
 
Le site avec le prix des médicaments au UK : http://www.drugtariff.com/
 
 

 
26/09/2007 – « La France reste en 2006 le 1er consommateur européen de médicaments » et pour le générique, « elle ne fait que rattraper son retard » - D’après le rapport définitif de la Commission des comptes de la sécurité sociale.
 
Avec 335€ de chiffre d’affaire HT par habitant (prix fabricant) la France reste très loin devant les autres pays européens alors même que les prix des médicaments étant administrés, ils sont significativement plus bas dans notre pays. A comparé aux 207€ au Royaume Uni, 267€ chez nos voisins allemands, 199€ en Espagne, 205€ en Italie (moyenne de 247€ dans les 5 premiers consommateurs européens de médicaments).
 
Le LEEM repassera donc avec ses deux études commandités dans le but inavoué de minimiser cet état de fait de l’excessive consommation française en médicament (études de Claude LE PEN d’une part, et de Gérard VIENS d’Essec Santé d’autre part).
 
La CCSS relève également une appétence marquée des médecins français pour les (fausses) innovations, ces « spécialités plus récentes et plus couteuses, dont l’usage est ailleurs en principe réservé aux traitements de dernière intention ». Les commissaires aux comptes prennent pour exemples les sartans dans le traitement de l’hypertension et les ß2-stimulants associés aux corticoïdes inhalés utilisés dans l’asthme, ou les antibiotiques selon une source Cnamts. Ils précisent aussi que la prescription en France des statines (et des IPP) s’effectue à 50% dans le répertoire des génériques, contre 83% en Allemagne (et au Royaume Uni).
 
Enfin, dans une autre fiche du rapport CCSS, nous apprenons que pour les génériques, avec 17% des boites de médicaments remboursés et 8% seulement de leur valeur, nous sommes encore très loin des autres pays développés (respectivement, 63% et 24% aux USA, 56% et 22% en Allemagne, et 64% et 26% au Royaume Uni.
 
Télécharger la fiche « Comparaisons européennes sur la consommation de médicaments » - Extraite du Rapport CCSS sept-2007 : /Documents/ccss_09-2007_comparaison_internationale_conso_médicaments.pdf
 
Télécharger la fiche « Le marché des génériques : comparaisons internationales » - Extraite du Rapport CCSS sept-2007 : /Documents/ccss_09-2007_comparaison_internationale_génériques.pdf
 
Le lien pour télécharger les rapports de la CCSS : http://www.securite-sociale.fr/chiffres/ccss/2007/ccss2007.htm
 

 
13/09/2007 – La Cour des Comptes : Son rapport tant attendu vient de paraître – En voici donc quelques extraits …
Toujours aussi bons dans leurs diagnostics, les magistrats de la rue Cambon reviennent à la charge en 2007 sur les dossiers du médicament et de la maîtrise médicalisée
 
EXTRAITS
 
« 4 – L’encadrement de la visite médicale
 
La visite médicale constitue le premier moyen d’information des médecins sur le médicament. C’est également le premier outil de promotion pour l’industrie pharmaceutique, qui y consacre, selon le rapport précité du Sénat316, environ 80 % de ses dépenses de marketing, soit l’équivalent de 8 500 € par médecin. On compte environ 24 000 visiteurs médicaux en France.
 
La visite médicale influence considérablement les habitudes de prescription. Une étude de l’IRDES317 a ainsi montré que quel que soit le médicament étudié, le nombre de lignes prescrites par trimestre était fortement corrélé à l’investissement promotionnel des firmes. Afin d’encadrer la visite médicale, la loi du 13 août 2004 a confié à la HAS une mission de certification de la visite médicale des firmes, afin d’en garantir la conformité à la charte de la visite médicale signée le 22 décembre 2004 entre le LEEM et le CEPS. La HAS a élaboré son référentiel de certification à partir du contenu de la charte et la certification est opérationnelle depuis novembre 2006.
 
Selon le préambule de la charte, la visite médicale a « pour objectif principal d’assurer la promotion des médicaments auprès du corps médical et de contribuer au développement des entreprises du médicament. Elle doit à cette occasion favoriser la qualité du traitement médical dans le souci d’éviter le mésusage du médicament, de ne pas occasionner de dépenses inutiles et de participer à l’information des médecins ». Or ces deux objectifs peuvent être contradictoires.
 
Un avenant du 21 juillet 2005 prévoit que le CEPS arrête chaque année la liste des classes thérapeutiques pour lesquelles il estime qu’une réduction de la visite médicale est nécessaire, en fonction de considérations relatives au bon usage du médicament ou aux dépenses de l’assurance-maladie. En cas de non-respect du taux d’évolution du nombre de visites décidé par le CEPS, ce dernier peut procéder à une baisse temporaire ou définitive du prix des spécialités concernées. Il s’agit là de l’aspect le plus contraignant de la charte, mais tout dépendra de l’application qui en sera faite.
 
S’il est trop tôt pour apprécier les premiers résultats obtenus, on peut toutefois porter un jugement sur le principe même de la charte. Si ce dispositif constitue la première tentative d’encadrement de la visite médicale, sa principale limite réside dans la faiblesse des possibilités de vérification des principaux engagements pris par les firmes, qu’il s’agisse de la fréquence des visites, de la publicité comparative, du contenu de la présentation orale ou des documents distribués au médecin... Enfin, on peut craindre que la certification par la HAS ne donne une caution à la visite médicale dont celle-ci ne disposait pas jusqu’à présent.
 
Pour contrebalancer les effets de la visite médicale, la CNAMTS s’est pour sa part dotée depuis 2003 de délégués de l’assurance-maladie (DAM), dont l’objectif est de présenter aux professionnels de santé les priorités de la maîtrisé médicalisée définis chaque année. On compte environ 700 DAM, chiffre qui doit être mis en perspective avec les 24 000 délégués médicaux de l’industrie pharmaceutique. Aucun bilan national de l’activité des DAM et de leur impact vraisemblable sur les prescriptions n’est disponible à ce stade…
 
7 - La maîtrise médicalisée : bilan 2005 et 2006
 
La maîtrise médicalisée a pour objet d’inciter les médecins à réduire leurs prescriptions sur certains postes jugés prioritaires.
 
Dans le cadre de la convention médicale du 12 janvier 2005, les médecins libéraux et l’assurance-maladie se sont ainsi engagés pour 2005 sur des objectifs de maîtrise médicalisée concernant trois classes de médicaments : antibiotiques, psychotropes, statines. L’avenant n° 12 à la convention médicale a ajouté deux nouveaux thèmes dans le domaine du médicament : la réduction des dépenses d’inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) dès 2005 et d’hypertenseurs (IEC-Sartans) à partir de 2007.
 
En 2005, la CNAMTS avait évalué les économies susceptibles d’être ainsi engendrées par la maîtrise médicalisée à 285 M€, auxquels s’ajoutent 55 M€ d’économies sur les génériques. Selon la CNAMTS, les économies finalement générées en 2005 sur ce poste se sont élevées à 201 M€ en 2005, au lieu des 340 M€ attendues. Toutefois, les économies obtenues par la maîtrise médicalisée sont encore plus réduites si l’on neutralise les baisses de prix et la générication pour s’intéresser aux seuls volumes, c’est-à-dire aux prescriptions. En effet, l’année 2005 a été marquée par la baisse de prix de 88 présentations pharmaceutiques, parmi lesquelles des statines et des médicaments génériqués. Au total, la DSS estime ainsi à seulement 17 M€ les économies générées par l’infléchissement des prescriptions sur les trois classes visées par la convention médicale (6 M€ pour les antibiotiques, 9 M€ pour les statines et 2 M€ pour les psychotropes).
 
Les objectifs de maîtrise médicalisée pour 2006 étaient moins ambitieux qu’en 2005 pour les statines, les psychotropes et les antibiotiques. En mars 2007, le bilan définitif pour l’année 2006 n’était pas disponible. Dans un point d’information mensuel d’octobre 2006, la CNAMTS estimait que fin août 173 M€ d’économies avaient d’ores et déjà été réalisées sur le poste médicament : 36 M€ pour les antibiotiques, 95 M€ pour les statines, 13 M€ pour les psychotropes, 12 M€ pour les IPP, 22 M€ pour les génériques. Mais à nouveau, ce chiffrage ne tient pas compte des baisses de prix de certains médicaments, lesquels relèvent du plan médicament et non de la maîtrise médicalisée.
 
Selon les estimations 324 de la DSS, réalisées sur la base des données GERS à fin octobre, les économies, nettes des effets prix et générication réalisées en 2006 sur les trois classes thérapeutiques, seraient de 140 M€, contre 197 M€ attendus. S’agissant des économies liées au développement des génériques, il est impossible de distinguer l’effort des pharmaciens et l’effort des médecins.
 
Au final, il semble donc que la maîtrise médicalisée a permis, depuis 2005, de modifier les prescriptions des médecins, mais dans des proportions moindres que ce qui était initialement attendu.
 
316. Rapport d’information sur les conditions de mise sur le marché et de suivi des médicaments, juin 2006.
317. « La diffusion de l’innovation pharmaceutique en médecine libérale : revue de la littérature et premiers résultats français », Questions d’économie de la santé n° 73, novembre 2003.
324. Ces évaluations sont réalisées en retenant comme tendance la croissance annuelle moyenne entre 2002 et 2005, en neutralisant l’effet des déremboursements pour les psychotropes (les autres classes visées par l’avenant 12 n’ayant pas fait l’objet de déremboursements) et en corrigeant des effets de stockage des génériques (statines, IPP, antibiotiques) et de l’épidémie de grippe (antibiotiques).
 
Conclusion
 
La Cour a porté son attention sur la consommation et la prescription de médicament en ville, actualisant et complétant ses précédents travaux. Prenant acte du ralentissement de la dépense de médicament, la Cour observe que ce résultat ne permet pas à la France de se rapprocher des comportements de prescription en vigueur chez ses voisins et elle en explique les raisons. Elle démontre notamment que le développement des génériques et les déremboursements de médicaments expliquent l’essentiel du ralentissement, les gains attendus de la maîtrise médicalisée, c’est-à-dire de la modification du comportement des prescripteurs, étant beaucoup plus limités. »
 
Télécharger le rapport sur la dépense de médicament : http://www.ccomptes.fr/CC/documents/RELFSS/Chap9-depense-medicament.pdf
 
Télécharger les réponses des ministres, des administrations, des organismes : http://www.ccomptes.fr/CC/documents/RELFSS/Reponses-min-ad-org.pdf
 
Lire tout particulièrement le chapitre IX - La dépense de médicaments, 456-465, très instructif avec les réponses des principaux organismes critiqués (HAS, CNAMTS, CEPS, AFSSAPS). Cela ressemble à « règlement de compte à OK Coral » et chacun rejette la faute à l’autre ! Mais qu’est-ce que Sarko attend pour changer tout ça ?
 
Télécharger le rapport complet de la Cour des Comptes sur la sécurité sociale 2007 : http://www.ccomptes.fr/CC/documents/RELFSS/Rapport-securite-sociale-2007.pdf
 
 

 
24/08/2007 - Maîtrise médicalisée des dépenses de médicaments : des résultats décevants selon la Cour des comptes.
 
Comme nous l’indiquions plus bas, en 2006, le plan Médicament a surtout mis l’accent sur les baisses de prix et assez peu sur les volumes… Le Parisien du 23/08/2007 et Egora (http://www.egora.fr/commun/script/winbreve.asp?newsid=44402&news_ref=162456), avec en bonus une interview du député, Yves BUR (rapporteur général pour le PLFSS 2008), se font l’écho d’un rapport « au vitriol » de la Cour des Comptes. Les magistrats de la rue de Cambon jugeraient bien maigres les résultats obtenus par l'Assurance maladie lors de ses actions de gestions du risque portant sur le médicament dans le champ conventionnel : seulement 17 millions d’euros provenant d’une modification des prescriptions médicales sur un objectif de 285 millions en 2005 !
 


 
22/08/2007 – D’après la DREES, « les mesures du plan Médicament ont porté essentiellement sur les prix en 2006 » et « Les médicaments restent le principal contributeur à la croissance en volume des dépenses de soins de ville en 2006.
 
Selon un récent rapport de la DREES (http://www.sante.gouv.fr/drees/etude-resultat/er591/er591.pdf), en dépit du plan médicament dont les mesures ont porté essentiellement sur les prix, ce poste de dépenses se distingue toujours et encore en 2006 par le rythme soutenu de sa croissance (+6.8% en volume), mais aussi par son poids qui n’a cessé de croître dans l’ensemble des dépenses en ville du régime général (40% en volume, 34% en valeur). Toujours en volume, le médicament pèse 2,7 points sur les 3,6 % de croissance…
 
La DREES, dans une autre étude portant sur les dépenses de médicaments remboursables en 2006 (http://www.sante.gouv.fr/drees/etude-resultat/er590/er590.pdf), souligne que la dynamique de croissance est essentiellement tirée par les produits mis sur le marché depuis moins de cinq ans. 
 
 

 
22/08/2007 - Les dépenses de médicaments flambent à nouveau : +7.6% en juillet !
 
En effet, le dernier communiqué de la Cnamts fait état d’une « Accélération de la croissance des remboursements de médicaments et de dispositifs médicaux ». Rien d’étonnant pour les habitués de notre rubrique « Actualités - Dernières nouvelles ». Comme nous l’avions pronostiqué, passé l’effet passager des baisses de prix (-15% sur l’ensemble du répertoire des médicaments génériques + princeps), l’effet « structure » de la croissance des dépenses revient au galop dominer la conjoncture… Pour preuve l’étude inédite, réalisée à partir des données MEDIC’AM 2006 « Impact de la visite médicale sur la prescription du médicament dans le champ conventionnel » qui précise la croissance très vigoureuse des volumes de prescription (dénombrements des remboursements de patients) entre 2002 et 2006, pour les médicaments promus en visite médicale par l’industrie pharmaceutique.
 
Télécharger le communiqué de presse de la Cnamts, 22/08/2007 : http://www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/documents/depenses-cmq-22-08-07.pdf
 
L’étude inédite d’impact de la VM : /Documents/Etude_inédite_MEDICAM_2006_FP_07-2007.pdf
 
 

 
13/07/2007 – « La politique de maîtrise médicalisée ne produit d’effets que lentement », constate dans son rapport annuel 2007, le Haut conseil pour l'avenir de l'assurance maladie. C'est un euphémisme !
 
Voici quelques « morceaux choisis » extraits du rapport 2007 du HCAAM :
 
La prescription du médicamentOn n’a pas changé les habitudes générales de prescription »
 
« Dans ses deux avis (sur le médicament et 24 mai 2007 sur les conditions d’exercice des médecins libéraux), le HCAAM a souligné qu’une partie importante de cette prescription n’était pas pertinente en termes de qualité de la prise en charge thérapeutique et qu’elle pouvait être dangereuse pour les malades »
 
L’évolution des dépenses de médicaments :
 
« L’augmentation des montants remboursables résulte pour l’essentiel d’un puissant effet de structure avec la forte croissance des médicaments à prix élevés »
 
Charte et certification de la visite médicale des laboratoires :
 
« L’impact de l’encadrement de l’information délivrée lors de la visite médicale n’est pas encore mesuré »
 
« Le projet de la HAS d’un observatoire de la visite médicale afin de mieux connaître le comportement des médecins vis à vis de cette démarche de promotion et d’information paraît d’autant plus nécessaire à mettre en place »
 
Base de données (indépendante) sur le médicament :

« Le Haut Conseil souligne qu’il apportera une attention toute particulière à ce que des bases de données indépendantes soient mises à disposition … Il déplore l’apparente insuffisance actuelle du système d’information public sur le médicament au vu de l’importance que revêt l’existence d’une telle base pour l’exercice de la médecine. Il rappelle que « pour être
efficace, une base de données médicamenteuse devrait obligatoirement comprendre des éléments d’aide à la prescription tels que le SMR (service médical rendu), l’ASMR (amélioration du service médical rendu), les interactions médicamenteuses, les effets secondaires et les équivalents généricables ».
 
Politique du générique :
 
« Une politique de promotion du générique aux résultats mitigés »
 
« En fait, la prescription – largement du fait de la pression commerciale des laboratoires – se déplace vers les produits « hors répertoire », ce qui explique le résultat décevant précité »
 
Le financement de la FMC par l’industrie du médicament :
 
« … la question la plus problématique est sans doute celle du financement (niveau et indépendance). Un rapport récent du Sénat, prolongeant celui de l’IGAS, a souligné la forte dépendance de la FMC vis-à-vis de l’industrie pharmaceutique. Au delà des critiques, peu de solutions émergent »
 
Pour le reste, il est assez décevant que le Haut Conseil ait repris en l’état dans son tableau (page 50), sans les critiquer (à part deux remarques méthodologiques) les données des bilans 2005 et 2006 établis par la Cnamts sur les résultats de la maîtrise médicalisée.
 
ALORS, CHERS AMIS INTERNAUTES, VOICI DONC LA VÉRITÉ, TOUTE LA VÉRITÉ, SUR LES PRÉTENDUS RÉSULTATS DE LA MAÎTRISE MÉDICALISÉE EN 2005-2006 :
 
Pour les statines, cliquez sur l’image ci-dessous :

 
En définitive la croissance en parts de marché des statines (promues) n'a jamais été aussi soutenue. Après les tentatives conduites en 2005 et 2006 par les praticiens conseils lors d'échanges confraternels avec les généralistes puis avec les spécialistes, cardiologues principalement, nous serons attentifs aux résultats de l'actuelle campagne nationale 2007 des DAM !
 
Pour les IPP, cliquez sur l’image ci-dessous :
 
 
Seules les IPP encore en promotion active en visite médicale progressent, et à un rythme qui reste très rapide. Les DAM en ont fait leur premier thème de campagne de visites médicalisées en début d'année. Nous attendons toujours d'en connaître l'impact ...
 
 
Pour les antibiotiques, cliquez sur l’image ci-dessous :

 

 

Depuis 2002, la baisse des antibiotiques encore promus en visite médicale n'est que de seulement 2.3% (dénombrements). Rappelons aussi que 2006 aura constitué l'une des 3 plus faibles épidémies de grippe des 24 dernières années, avec 40% de cas en moins que 2005. L'épidémie plus forte de janvier et février 2007 a été présentée par la Cnamts comme la raison de nouvelles tensions sur les dépenses de médicament. Cette année 2007, 5 régions pilotes ont ou vont tester la visite médicalisée des DAM sur la thématique des antibiotiques : Bretagne, Aquitaine, Centre, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Là encore, nous souhaiterions bien connaître les résultats...

 

Pour les antihypertenseurs, IEC et sartans (ARAII), du système rénine angiotensine, cliquez sur l’image ci-dessous :

 

 

L’Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux signataires de la convention avaient pourtant prévu de réaliser 80 millions d’euros sur ce thème en 2007 (avenant N° 12). Cependant, Il ne semble pas que cette classe de médicaments, la première en dépenses depuis 2006, soit encore au programme des DAM ou des praticiens conseils en 2007… Et pourtant, quel dommage, les deux chefs de file captopril et énalapril, aujourd’hui génériqués, se sont effondrés depuis qu’ils ne sont plus promus, totalisant moins de 5% des remboursements, alors qu’ils ne semblent pas moins bien tolérés et feraient mieux que les sartans bien plus onéreux…

 

Pour le PLAVIX® et les antiagrégants plaquettaires, cliquez sur l’image ci-dessous :



Hélas, pas grand-chose de nouveau depuis la publication au Journal Officiel le 5 janvier 2007 de l’AcBus portant sur les antiagrégants plaquettaires (voir ci-après dans la même rubrique). Il semble néanmoins que quelques praticiens conseils s’y soient « collés » au début de l’été (mais de DAM, point pour l’instant). Il était grand temps car PLAVIX®, 40 fois plus coûteux que l’aspirine, est devenu en 2006, malgré une publication décevante (étude CHARISMA), le premier médicament remboursé par l’Assurance maladie (plus de 400 millions de montants remboursés). Il faut bien dire qu’il était déjà depuis plusieurs années le fleuron (1er médicament en chiffre d’affaire) de notre poids lourd national du secteur, Sanofi-Aventis… L’objectif était d’augmenter d’au moins 3 points le nombre de patients sous aspirine…

 

Alors, nous le voyons bien, comme le dit à juste titre le Haut Conseil pour l'Avenir de l'Assurance Maladie : « On n’a pas changé les habitudes générales de prescription »...

 

Télécharger le rapport 2007 du HCAAM : http://www.securite-sociale.fr/institutions/hcaam/rapport2007/hcaam_rapport2007.pdf

 


 
05/07/2007 – Les maigres résultats de maîtrise médicalisée de la prescription du médicament en 2006, tels qu’ils sont rapportés par la Commission des Comptes de la Sécurité Sociale (CCSS), donnent raison à l’Assurance Maladie d’avoir su prendre avec courage le virage de la « médicalisation » de la visite des DAM au début de l’année 2007.
 
La CCSS n’est pas « dupe » ! Son rapport 07/2007 apporte un éclairage sur « La dynamique du marché des médicaments remboursables en ville » et sur « La contribution des médicaments à la maîtrise des dépenses de santé en 2006 » (pages 126-131). Les chiffres présentés démontrent l’absence totale d’emprise de la politique menée jusqu’à présent sur la composante « structurelle » de la croissance des dépenses de médicaments et le très faible rendement des interventions de maîtrise médicalisée pour les classes visées par la convention médicale en 2006. La diminution (passagère, cf. ci-dessous le FLASH INFORMATION 19/06/2007) des montants remboursés de médicaments est donc essentiellement le fruit des baisses de prix, de l’arrivée de nouveaux génériques, et des déremboursements massifs. La baisse des volumes est pour sa part principalement liée au changement de périmètre du médicament remboursé occasionné par les déremboursements de médicaments à SMR insuffisant. L’effet volume passe même de -5.7% à +1.1% selon que l’on tient compte ou non des médicaments déremboursés en 2006. Ainsi, l’infléchissement des dépenses de médicaments est trompeur, puisque dans le même temps la composante structurelle s’est même encore raffermie : +11.1% en 2006 (+5,7% hors déremboursement de médicaments à SMR insuffisant). Cet effet structure, qui correspond au « déplacement de la consommation vers les médicaments les plus chers », n’est pas compensé par le générique. Le tableau repris ci-dessous est extrait du rapport (p 127).

AnnéeEffet prixEffet volumeEffet structure

Evolution globale

2005-1.0%+3.4%+4.4%

+6.8%

2006-3.9%-5.7% +11.1%

+0.7%

2006*

-4.0%

+1.1%

+5.8%

+2.7%

* Hors déremboursements des médicaments à SMR insuffisant

A l’opposé, la modération des prescriptions dans le champ conventionnel des statines, psychotropes, antibiotiques et IPP, n’aurait ramené que seulement 120 à 200 M€ (encore, serait-il intéressant de savoir comment ces chiffres ont pu être obtenus et pourquoi il nous est seulement proposé une fourchette ?). Au passage, nous sommes bien loin du bilan provisoire flatteur que nous rapportait Le Quotidien du Médecin dans son édition du 8 janvier 2007 (Voir le tableau au bas de page : http://www.quotimed.com/recherche/index.cfm?fuseaction=viewArticle&DArtIdx=382489 ) et du ton arrogant avec lequel la CSMF se prévalait du rôle prétendument joué par les médecins dans la réduction du déficit de l’assurance maladie, l’autorisant à revendiquer en contrepartie une hausse du C à 23 € (voir le communiqué de presse CSMF du 20 mars 2007 « Réduction du déficit de l’assurance maladie : les médecins ont joué le jeu sans ambiguïté » : http://www.csmf.org/index.php?option=com_content&task=view&id=338&Itemid=86 ). Le respect de l’ordonnancier bizone n’aurait quant à lui produit que 45 M€ d’économie. Mais, le pompon revient tout de même à la « vraie fausse bonne » idée de notre ancien ministre, Xavier BERTRAND, à savoir les conditionnements de 3 mois qui eux, n’ont rapporté que 10 M€ !
 
Les économies sur le poste médicament sont donc purement « comptables » et proviennent presque exclusivement des baisses de prix négociées pour le compte du gouvernement par le CEPS (Comité économique des produits de santé), présidé par M. Noël RENAUDIN.
 
Dans ce contexte, l’Assurance Maladie a déployé depuis le début de l’année son réseau de délégués (DAM) sur des campagnes de visites « médicalisées » auprès des médecins libéraux portant sur le médicament. Nous ne pouvons que nous en réjouir et attendons impatiemment de savoir quels seront les 1ers résultats de ce choix stratégique majeur pour la sauvegarde de notre système solidaire de santé.
 
Télécharger le rapport de la CCSS juillet 2007 : http://www.securite-sociale.fr/chiffres/ccss/2007/ccss200707.pdf
 

 
19/06/2007 – FLASH INFORMATION – Les dépenses de médicaments repartent « au galop » en mai 2007 – D’après le Point de Conjoncture fait ce jour par la Cnamts.
 
Passé les "effets d'illusion optique", à savoir les baisses de prix du premier trimestre 2006 et les déremboursements, les dépenses de médicaments repartent très fortement :
 
+5% en mai 2007 par rapport à 2006 et +6% en données CVS-CJO !
 
Les baisses de prix ne rendent pas plus intelligent les acteurs du système de santé, au premier chef les prescripteurs. Nous attendons toujours des changements structurants et non pas des « mesurettes » ou des « rustines » conjoncturelles.
 
Nous comprenons mieux l’empressement et l’embarras d’une part, de M. Frédéric VAN ROECKEGHEM, présentant à la TV sur LCI (L'invité de l'économie) les mesures comptables de redressement proposées par la Caisse Nationale au gouvernement et sur lesquelles le Comité d’alerte devra se prononcer, et d’autre part le fait qu’il n’ait pas épilogué sur l’ampleur du dérapage.
 
Quant au LEEM (Le puissant syndicat de l’industrie du médicament) et son Président, M. Christian LAJOUX, qui s’offusquent des nouvelles baisses de prix (325 millions d’euros d’économie attendue), alors que quelques jours plus tôt (13/06/2007), lançant un appel au Premier Ministre, ils dénonçaient « le décrochage historique de la croissance du chiffre d’affaires du secteur (0,7 %) en 2006 », nous aimerions entendre leurs commentaires à propos de ce chiffre de 5%. L’Assurance maladie à remboursé pour 20 milliards de médicaments en 2006 (voir infra MEDIC’AM 2006), 5% représentent tout simplement un nouveau tout petit milliard de dépenses !
 
Mais, où est donc passée la maîtrise médicalisée ?
 
Télécharger le dernier "Point de conjoncture" de la Cnamts : http://www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/documents/PT_CONJ_N_62V0-def..pdf
 
Télécharger le communiqué de presse du LEEM (19/06/2007) : http://www.leem-media.com/leem-image/leem/document/936.doc
 

 


 

 

07/06/2007 – « Médicaments remboursés : analyse des principales évolutions de l’année 2006 » Dossier de presse – Point d’information mensuel de la Cnamts.

 

Ce dossier atteste hélas des résultats très décevants jusqu’ici des actions de maîtrise médicalisée déployées par l’Assurance maladie (DAM et entretiens confraternels). Il suffit pour s’en convaincre de prendre 2 exemples :

 

Pour les antibiotiques, les chiffres rapportés par la Cnamts sont les suivants, dans un contexte où l’année 2006 aura connu la 3ème plus faible épidémie grippale des 24 dernières années (40% de cas en moins par rapport à 2005) :


o L’amoxicilline (CLAMOXYL®, HICONCIL® et leurs génériques) a progressé en unités de +3.1% sur l’année 2006 par rapport à 2005,


o L’association amoxicilline avec l’acide clavulanique (AUGMENTIN®, CIBLOR®, et leurs génériques), baisse de -1.3% en quantité,


o Avec 86 millions de boites d’antibiotiques la caisse nationale relève une baisse de 5% par rapport à 2005 (90 millions), mais la consommation ne fait que revenir sur le niveau 2004 (87 millions), alors que nous avons souligné le très faible niveau épidémique de 2006 !


o En valeurs, les deux antibiotiques cités au palmarès des 100 1er médicaments remboursés, ORELOX® et PYOSTACINE®, sont pratiquement inchangés, avec respectivement -2.9% et -0.5%.


Pour les statines, la caisse nationale parle de « baisse notoire ». La réalité est quelque peu différente :


o L’arrivée de génériques (40% moins chers) pour les 2 anciens leaders de la classe qui représentaient auparavant 50% du marché : En 2005 la générication de ZOCOR®/LODALÈS® (simvastatine, MSD et SANOFI-AVENTIS) est intervenue début mai, et son effet n’a porté que sur 6 mois, contre 12 mois en 2006. Puis ce fut au tour de la générication d’ÉLISOR®/VASTEN® (pravastatine, BMS et SANOFI-AVENTIS) début juillet 2006. La barre des 60% de substitution est franchie dans les 3-4 premiers mois qui suivent la perte des brevets


o Les baisses de prix : Une nouvelle baisse de prix, portant sur l’ensemble du répertoire des génériques (princeps et copies), a touché la simvastatine au 1er semestre 2006 (-15% environ). Enfin, TAHOR® 10mg aussi (leader du marché) a connu 2 baisses successives de prix en août et décembre 2006 (-25%) !


o A noter que seuls les 5 statines, non associées, sont comptabilisées dans l’indicateur de la Cnamts, alors que de nouveaux anti-cholestérols, largement promus par l'industrie, ont fait leur apparition : ÉZÉTROL®, INÉGY, PRAVADUAL®, CADUET®...


o Malgré ce contexte « hyper favorable », la baisse des remboursements n’est que de 3.2% pour nos 5 statines, TAHOR® arrive quand même à faire +1% (et fait mieux que compenser la baisse de son prix), CRESTOR® +70%, EZETROL® +91%, et INEGY® pèse déjà 20 millions d’euros pour sa première année de commercialisation !

 

En réalité, l'évolution des dénombrements (nombres de patients remboursés) montre un infléchissement bien modeste des 5 statines, en grande partie compensée par une envolée de l'ézétimibe, seul ou associé à la simvastatine, et un fort dynamisme des 2 statines encore largement promues par les visiteurs médicaux, TAHOR®et surtout CRESTOR®.

 

 

Cliquez sur l'image pour télécharger le fichier complet.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des résultats en définitive extrêmement décevant !

 

Il devient vraiment urgent que les DAM, qui ont la volonté de bien faire, et sont parfaitement capables, puisse être préparés, formés, accompagnés comme ils mériteraient de l’être, et que la conception des campagnes nationales qu’on leur demande de porter auprès des médecins soient véritablement à la hauteur des enjeux !

 

Télécharger le dossier de presse de l’Assurance Maladie à l’adresse : http://www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/documents/Medic_Assurance_Maladie_2006.pdf

 

 


 
05/05/2007 – Publication au J.O du 03/05/2007 de l’arrêté du 2 mai 2007 portant approbation de l’avenant N°23 à la convention nationale des médecins généralistes et des médecins spécialistes. Une occasion d’interpeller les deux candidats finalistes à la fonction suprême sur leur véritable intention en matière de maîtrise médicalisée.
 
Formidable : Alors que l’on attend toujours des éclaircissements sur les 600 millions d’euros d’économies annoncées pour 2006, qu’aucun réajustement (qui aurait pourtant été fort légitime) des objectifs 2007 n’est prévu, les objectifs de maîtrise des dépenses pour 2008 sont déjà atteints sans avoir à faire le moindre effort, et ce, pour la 3ème année consécutive. Prenons des exemples :
 
1) Les antibiotiques : des baisses importantes de prix ont été imposées en milieu d’année 2006 aux médicaments du répertoire des génériques (-17% en moyenne), dont CLAMOXYL®, AUGMENTIN®, RULID®, ZINNAT®, ROCÉPHINE® et leurs nombreux génériques. Au passage, tout le mérite en revient à M. Noël RENAUDIN et au CEPS (Comité économique des produits de santé) qu’il préside, et absolument pas à des changements de comportement de prescription de la part des médecins libéraux. Ces baisses de prix, qui s’inscrivent sur un fond épidémique très atténué par rapport à 2005, n’ont produit tous leurs effets que sur le deuxième semestre 2006, alors qu’elles impacteront sur totalité de l’année 2007 ! Début août 2007, ORÉLOX® (cefpodoxime proxétil, SANOFI-AVENTIS) qui représente à lui seul 16% des dépenses d’antibiotiques prescrits dans les infections ORL et respiratoires en France perdra son brevet. Ses génériques seront alors proposés à un prix 50% plus attractif, et 60-70% de substitution sont à prévoir dans les 3-4 mois, car l’enjeu sera fort pour les pharmaciens. L’impact de sa générication portera sur seulement 4-5 mois en 2007 et sur 12 mois en 2008 ! Comment ne pas considérer dans ces conditions les objectifs 2007 et 2008 comme déjà atteints (baisse de 5% des montants remboursés) ?
 
2) Les statines : En 2005 la générication de ZOCOR®/LODALÈS® (simvastatine, MSD et SANOFI-AVENTIS) est intervenue début mai, et son effet n’a porté que sur 6 mois, contre 12 mois en 2006. L’an passé, une nouvelle baisse de prix, portant sur l’ensemble du répertoire des génériques, a touché la simvastatine au 1er semestre (-15% environ). Puis ce fut au tour de la générication d’ÉLISOR®/VASTEN® (pravastatine, BMS et SANOFI-AVENTIS) début juillet 2006. Enfin, TAHOR® 10mg (leader du marché), avec 2 baisses successives de prix (août et décembre) est devenu 25% meilleur marché. Ces baisses de prix porteront leurs effets sur la totalité de l’année 2007. Les objectifs 2006, 2007, 2008 sont de stabiliser les montants de remboursement : « A piece of cake ! » N’aurait-il pas été plus opportun de retenir comme indicateur les volumes ? Lesquels continuent bien évidement de caracoler (nombres de boites ou nombre de patients remboursés). A noter que seuls les 5 statines, non associées, sont comptabilisées dans l’indicateur de la Cnamts, alors que de nouveaux anti-cholestérols, largement promus par l'industrie, ont fait leur apparition : ÉZÉTROL®, INÉGY, PRAVADUAL®, CADUET®... Une fleur de plus pour les syndicats médicaux signataires de la convention et les industriels du médicament !
 
3) Les IPP (inhibiteurs de la pompe à protons) : Ils ont également fait l’objet de baisses de prix en 2006, notamment l’oméprazole (MOPRAL® et ses génériques). Mais surtout, nous attendons pour cet été la tombée des brevets d’une des molécules leader du marché, LANZOR®/OGAST® (lanzoprazole, SANOFI-AVENTIS et TAKEDA). Alors idem…, avec un objectif de baisse de seulement 3% pour 2007, croyez-vous que de réels efforts soient demandés aux prescripteurs ?
 
Le prochain locataire de l’Elysée sera-t-il (ou elle) vraiment favorable à la maîtrise médicalisée ou poursuivra-t-on dans la stratégie du rideau de fumée, la protection de l'industrie du médicament, et en définitive, la tromperie des usagers patients payeurs que nous sommes tous ?
 
Télécharger l’arrêté portant approbation de l’avenant N°23 :/Documents/JO_Avenant_N°23_Convention_médicale.pdf
 
 


 

27/04/2007 – Le J.O. du 19 avril 2007 nous illustre par deux exemples brillantissimes, la stratégie marketing des laboratoires pharmaceutiques sur l’aire thérapeutique très protégée (cf. infra) des anti-hypertenseurs (anti-HTA) agissant sur le système rénine-angiotensine :

 

  • Un contournement du générique avec COVERSYL® 8mg (SERVIER) : Afin de limiter les dégâts collatéraux liés à l’arrivée des génériques du COVERSYL®, périndopril, un nième IEC (Inhibiteur de l’enzyme de conversion, dont les 2 chefs files aujourd’hui génériqués et présentant les meilleurs niveaux de preuves cliniques sont le captopril et l’énélapril), les laboratoires Servier sortent un nouveau dosage (8mg) qui ne pourra être copié immédiatement par les génériqueurs. Il suffira donc au petit laboratoire familial français de lancer ses VM dans les cabinets médicaux pour échapper à la générication de son produit phare…

 

  • Un judicieux complément de gamme pour élargir les indications et favoriser la croissance des ventes avec FORTZAAR 100mg/12,5mg (MSD). Le losartan, chef de file des Sartans ou Antagonistes des récepteurs à l’angiotensine II (ARAII), existait déjà seul (COZAAR®) et en association avec un diurétique, l’hydrochlorothiazide (HCTZ), sous le nom de HYZAAR® et FORTZAAR® (dans l’ordre chronologique des AMM), dosés respectivement à 50mg/12,5mg et 100mg/25mg. Pour compléter la gamme, MSD lance FORTZAAR® 100mg/12,5mg.

 

 

Les anti-HTA du système rénine angiotensine constitue la famille de médicaments dotée de la plus importante armada de visiteurs médicaux. La croissance y est à 2 chiffres depuis des années, poussée par ce que l’on peut qualifier de « nouveaux blockbusters » (ces médicaments aux chiffres d’affaires planétaires supérieurs au milliard de dollars), à savoir les « associations fixes » (par exemple sartan + HCTZ).

 

Sachons que de toutes les classes d’anti-HTA, la mieux évaluée en terme de bénéfice risque, est celles des diurétiques, dont l’hydrochlorothiazide. Ceux-ci, extrêmement bons marchés, ne sont plus promotionnés depuis plusieurs décennies…

 

L’écart de coût de traitement journalier varie précisément de 1 à 16 entre ESIDREX® 25mg (HCTZ de Novartis) et COVERSYL® 8mg ou FORTZAAR® 100mg/12,5mg !

 

Malgré les promesses, l’Assurance maladie « fiche une paix royale » aux laboratoires sur cet aire thérapeutique à fort enjeu financier. En effet, la Cnamts ne semble avoir programmé aucune visite de DAM ou entretien confraternel sur cette thématique, pas plus que sur celle des antiagrégants plaquettaires (PLAVIX®, clopidogrel, coûtant 45 fois plus cher que l’aspirine 325mg), leur préférant pour ses campagnes, les IPP, inhibiteurs de la pompe à protons où les écarts de coûts de traitement vont seulement de 1 à 2 ! Drôle de stratégie !

 

Pour rappel, l’avenant N°12 à la convention médicale signée entre les syndicats de médecins et l’UNCAM prévoyait pour 2007 un objectif de maîtrise médicalisée portant sur ces anti-hypertenseurs : « Infléchissement des montants tendanciels 2007 des prescriptions d'antihypertenseurs notamment en limitant les associations de ces médicaments, infléchissement qui devra se traduire par une croissance de 6% en 2007 ».

 

Télécharger le J.O. du 19/04/2007 :/Documents/joe_20070419_0092_0063.pdf

 

Télécharger l’avenant N°12 à la convention médicale :/Documents/AM-avenantConvention12_060303.pdf

 

 


 
30/03/2007 – « INFOPROXIMED : Programme de visite médicale indépendante - Mise en ligne d’un dossier sur le site adiph.org »
 
Infoproximed est un programme expérimental conçu en Bretagne par l'Urcam, le Crim (centre régional d'information sur le médicament) et la société de conseil Îcones, avec la contribution de la Revue Prescrire. Il a été mis en œuvre et piloté par l'association Apimed (Association pour l’information médicale) – Une équipe de 6 personnes, sous la conduite de Michel LE DUFF, Pharmacien Chef au CHRU de RENNES, et comportant 3 « praticiens visiteurs », pharmacien ou médecins, a visité 148 MG (médecins généralistes) au cours de 6 cycles de visites espacées tous les 2 mois, portant à chaque fois sur une thématique différente : otite moyenne aiguë (février-mars 2004), acide folique et prévention du spina bifida (avril-mai 2004), statines (juin-juillet 2004), AINS et effets digestifs (septembre-octobre 2004), fonction rénale : clairance à la créatinine, néphroprotection sous IEC (novembre-décembre 2004), traitement de la migraine (janvier-février 2005). L’acceptation par les médecins visités est excellente, et les changements de pratiques sont mesurables. Cette expérience pionnière avait fait déjà l’objet d’une publication dans le Revue du Praticien. Un dossier plus complet vient d’être mis en ligne sur le site adiph.org.
 
 
Télécharger l’article de la Revue du Praticien : /Documents/Revue_Prat_Infoproximed_nov2005.pdf
 
 

 
01/03/2007 « Prendre l’industrie du médicament à son propre jeu » par Adam THOMPSON
 
Dans un article récent « Beating the drug industry at its own game », le journaliste Adam THOMPSON fait le point sur les actions de « visite académique » actuellement déployées dans 4 États des États-Unis :
 
- En Pennsylvanie : Cet État subventionne un service d’information indépendante (de l’industrie) sur le médicament, proposé par le célèbre « Brigham and Women's Hospital », en lien avec la non moins renommée « Harvard Medical School ». Ce service gratuit est accessible à tout internaute à l’adresse : http://www.rxfacts.org/ (Visiter tout particulièrement la page « Clinical Topics » où des dossiers téléchargeables vous attendent : http://www.rxfacts.org/clinicaltopics.html ; Par ailleurs, l’an passé, les 10 « contre visiteurs » de Pennsylvanie ont réalisé 1.200 visites auprès de 500 médecins. L’un des premiers impacts de ces visites, qui mettaient l’accent notamment sur les risques cardiovasculaires et digestifs des différentes alternatives thérapeutiques disponibles, a été d’obtenir une réduction de la prescription du CELEBREX® au profit d’anti-inflammatoires moins coûteux. Lire l’article publié le 26 février 2007 dans The Boston Globe : http://www.boston.com/business/globe/articles/2007/02/26/independent_lens/?page=1 - Télécharger l'article (version pdf) : /Documents/BostonGlobe_Couter_detailers_26-02-2007.pdf
 
- Dans le Vermont : L’Université de Médecine propose un service de FMC (Formation médicale continue) gratuite, sous forme de visite académique autour de 3 thèmes : HTA (hypertension artérielle), hypercholestérolémie, et anti-ulcéreux. Accéder au site : http://www.med.uvm.edu/ahec/TB1+BL.asp?SiteAreaID=290
 
- Dans l’Oregon : L’Université de Pharmacie héberge sur son site des outils d’aide à la prescription pour les médecins. Télécharger le « Guide de poche du médicament » : http://pharmacy.oregonstate.edu/drug_policy/prescriber_tools/POCKETFinal.pdf
 
- Dans l’État de New York : Une organisation de médecins et autres professionnels de santé, appelée « No Free Lunch » (que l’on pourrait traduire par : « pas d’invitations au resto »), sensibilise ses confrères aux pratiques de la visite médicale industrielle et diffuse une information sur le médicament non biaisée et fondée sur les preuves cliniques (EBM : Evidence Based Medicine). Le site de l’organisation : http://nofreelunch.org/index.htm
 
Afin de passer à la vitesse supérieure, une organisation sans but lucratif développe un projet de visite académique multi États qui impliquerait plusieurs États : le Maine, le New Hampshire, le Vermont et le Massachusetts.
 
Voir le site de l’organisation PPC (Prescription Policy Choices) : http://www.policychoices.com/index.html
 
 
 


 

20/02/2007 - Dépêche APM : "La CNAMTS va encadrer le métier de délégué de l'assurance maladie" : http://http://www.apmnews.com/depeche.php?Code=VGKBJ004

 

La Caisse Nationale annonce la diffusion prochaine d'une "lettre-réseau" destinée à mieux définir le métier de DAM (délégué de l'Assurance Maladie) et à fixer un cadre commun aux caisses pour ce qui concerne leur recrutement, leur affectation entre visites à contenu médicalisé ou non, leur rémunération.

 

Télécharger la dépêche APM : /Documents/APM_Dépêche_DAM_20-02-07.pdf

 

 


 

27/01/2007 - Des nouvelles de Sir Jerry AVORN, inventeur de la visite académique (academic detailing)

 

C'est en anglais, mais vous pourrez écouter et voir la présentation de Jerry AVORN : "Every Clinician Deserves an Un-Sales Rep" (littéralement : chaque médecin mérite un "contre" visiteur médical), posté le 19 janvier 2007, à l'adresse : http://www.medscape.com/viewarticle/549759

 

 


 
12/01/2007 - Communiqué de Presse de l'Institut PUPPEM « Pour Une Prescription Plus Efficiente du Médicament »
 
 
« Visite médicale indépendante de l’industrie pharmaceutique :
Ouverture du 1er site Internet francophone dédié à la médicalisation de la visite
des délégués de l’Assurance maladie sur le médicament :
www.puppem.com »

 

 


Télécharger le Communiqué de Presse : /Documents/PUPPEM - Communiqué de presse7.pdf
 
 

 
05/01/2007 - Publications au J.O. de l'AcBus portant sur les antiagrégants plaquettaires
 
Très attendu depuis la signature de l'avenant N°12 à la convention en début d'année dernière, cet accord de bon usage des soins représente un potentiel d'économie conséquent pour l'Assurance maladie, si l'aspirine retrouvait un peu sa place qu'elle a perdue au profit du clopidogrel (PLAVIX®), trop largement prescrit.
 
Le lien vers l'article « Prévention des accidents thrombotiques : un accord pour développer l´utilisation de l´aspirine », par Eric MEDAILLE, sur Egora.fr : /Documents/Egora-E-MEDAILLE_AcBus_Aspirine05-01-2007.pdf
 
 
 

 
23/12/2006 - Lancement par Pfizer France d'une association Amlodipine + Atorvastatine, commercialisée sous le nom de CADUET®.
 
En fait, il s'agit d'un exemple très réussi de contournement du générique en toute légalité : L'amlodipine (AMLOR®), antihypertenseur et anti-angineux chef de file des inhibiteurs calciques, est sur le point de perdre son brevet, alors que l'atorvastatine (TAHOR®), anti-cholestérol de la classe des statines, est protégée jusqu'en 2011.
 
Lire l'article, suite à une dépêche de l'APM sur http://www.i-dietetique.com/ :
 
 

 
03/10/2006 – Le manque de preuve pour les taux cibles de LDL-cholestérol des recommandations actuelles : Publication d’un important travail dans Annals of Internal Medicine
 
Une équipe de chercheurs du Veterans Affairs (Center for Practice Management and Outcome Research), emmenée par Rodney HAYWARD, s’est livrée à une recherche systématique et exhaustive : essais prospectifs randomisés, méta analyses et études cas témoin. Leurs conclusions sont accablantes, les valeurs cibles de LDL-cholestérol proposés par les experts américains (NCEP), (et par la même celles retenues par les experts de l’Afssaps…), ne se fondent sur aucune donnée scientifique solide !
 
Télécharger « Narrative Review: Lack of Evidence for Recommended Low-Density Lipoprotein Treatment Targets: A Solvable Problem » - Ann Intern Med. 2006;145:520-530 : /Documents/AnnInternMed-Hayward-Lack_Of_Evidence_for_REcommended_LDL_Target-10-2006.pdf
 
 

 
 
30/09/2006 – Publication de l’étude « MEGA » dans The Lancet
 
Essai comparatif mené en prévention primaire pendant 5 à 9 ans (5.3 années en moyenne), chez près de 8.000 japonais des deux sexes, régime seul versus régime + pravastatine à faible dose (10-20mg, traitement initié à la dose de 10mg, augmenté à 20mg en cas de non atteinte de la valeur cible de cholestérol total inférieur à 2,20 g/l, posologie journalière moyenne 8,3mg/j).
 

Compte tenu de la grande similitude des populations française et japonaise en terme de risque cardiovasculaire, le plus bas au monde (voir les taux de décès pour 100.000 habitants chez l’homme et la femme âgés de 35 à 74 ans : /Documents/AHA-InternationalDeathRates2005.pdf ), les implications de l’étude « MEGA » pour la pratique en France pourraient être les suivantes :
 
 
  • En prévention primaire, chez des patients présentant une hypercholestérolémie modérée avec un nombre limité de facteurs de risque associés (âge, HTA, tabac, diabète), et appartenant à une population à bas risque cardiovasculaire comme les français ou les japonais, le traitement par pravastatine 10mg assure une protection cardiovasculaire aussi bonne, sinon meilleure, que celle obtenue à plus forte dose (40mg de pravastatine ou de simvastatine, dans les études WOSCOPS, PROSPER, HPS) ou avec une statine supposée plus puissante (atorvastatine 10mg, dans les études CARDS et ASCOT-LLA) sur des populations à risque plus élevé (anglo-saxons, scandinaves, européens de l’Est…). Le recrutement dans MEGA correspond en France au "tout venant", comme l'a montré l'étude inter régime de l'Assurance maladie sur les instaurations de traitement par statine en mars 2002 (89% de prévention primaire, 87% des patients avec 0, 1 ou 2 facteurs de risque associés),

 

  • Ces excellents résultats (diminution des risques relatifs de 33% pour les événements coronariens, 48% pour les infarctus du myocarde, 40% pour les procédures de revascularisation, 35% pour les AVC et 32% pour la mortalité totale toutes causes confondues avec un suivi de 5 ans), sont obtenus malgré un baisse très modeste du LDL-cholestérol (-15% par rapport au régime seul). La théorie "Lower is better" est battue en brèche !

 

  • S'il est appréciable en terme relatif, le bénéfice obtenu est modeste en terme absolu, puisque ce sont pas moins de 119 patients qui doivent être traités pendant 5.3 années en moyenne pour éviter chez un seul la survenue d'un événement coronarien majeur ! Il est donc important de relativiser le bénéfice des statines en prévention primaire, et pourquoi pas en parler avec le patient... (Notification au patient du rapport bénéfice / risque - Loi du 4 mars 2002, dite KOUCHNER, relative aux droits des malades),

 

  • L'étude MEGA ne permet toujours pas de trancher la question du bénéfice des statines en prévention primaire chez la femme. MEGA comportait 70% de femmes, mais ce sont les hommes qui ont tiré les résultats vers la significativité. Ainsi, le bénéfice des statines reste non démontré à ce jour chez la femme, en particulier en prévention primaire. Télécharger « Drug Treatment of Hyperlipidemia in Women » - JAMA. 2004;291:2243-2252 : /Documents/JAMA-Walsh-Drug_Treatment_of_Hyperlipidemia_in_Women-11-2004.pdf

 

 

Télécharger un résumé en français de l'étude « MEGA » : /Documents/Diapo_MEGA.pdf